Marcel Benoit Blauschild (dit Marcel
Dalio, parfois crédité sous le seul nom de
Dalio), est un acteur français né le à Paris où il est mort le
.
Biographie
Débuts
Marcel Benoit Blauschild naît le
au 33 rue de la Bûcherie dans le 5e arrondissement de Paris du
mariage d'Isidore Blauschild, maroquinier, et de Sarah Cerf, femme
de ménage, tous les deux d'origine roumaine et de confession juive.
Trop jeune pour être appelé sous les drapeaux, il s'engage en août
1917 pour servir dans l'artillerie lourde. Il se distingue par son
courage, notamment pendant la bataille de Villers-Cotterêts, en
juillet 1918, et reçoit la croix de guerre 1914-1918. Démobilisé en
1919, et après un passage au Conservatoire d'art dramatique, il
fait ses débuts dans les années 1920 au cabaret et dans les revues
de music-hall, très en vogue à l'époque. Au début des années 1930,
son personnage commence à intéresser le cinéma. Son visage
expressif devient célèbre après qu'il apparaît dans de grands films
comme Pépé le Moko (1936) de Julien Duvivier, et dans des
chefs-d’œuvre de Jean Renoir, La Grande Illusion (1937) et
La Règle du jeu (1939).
À ses débuts, il vit dans un petit appartement avec son ami
Pierre Brasseur avec lequel il partage le goût des prostituées, de
l'alcool et de la drogue.
Il épouse en 1936 l'actrice d'origine roumaine Jany Holt dont il
divorce en 1939 pour épouser l’actrice Madeleine Lebeau.
Hollywood
Sa carrière française prometteuse est cependant interrompue
lorsque l’Allemagne envahit la Pologne le
Bientôt, Dalio et Madeleine sont invités par des amis à
Hollywood. Ils entament alors une carrière dans le cinéma
américain : ils apparaissent tous deux dans
Casablanca (1942) de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart
et Ingrid Bergman. Marcel Dalio y joue Émile, un croupier
— petit rôle qui lui permet cependant de se faire connaître
aux États-Unis — et Madeleine Lebeau joue Yvonne, l’amoureuse
abandonnée par Humphrey Bogart. Le couple divorce l’année
suivante.
Retour en France
Dalio tourne encore dans Le Port de l'angoisse (1944)
d'Howard Hawks, avant de rentrer en France à la Libération. Toute
sa famille a disparu dans les camps nazis et on ne lui offre plus
au cinéma, comme il le dira lui-même, que des rôles de « fou,
de demi-fou, ou de quart de fou ». On le voit notamment dans
Dédée d'Anvers (1947) d'Yves Allégret où il joue le rôle
du maquereau de Simone Signoret, ou bien dans Les Amants de
Vérone (1948) d'André Cayatte, où il interprète un personnage
de tueur fou.
Hollywood cependant le rappelle régulièrement pour lui confier
des rôles secondaires de Français : on le voit dans La
Veuve joyeuse de Curtis Bernhardt (1952), dans Les Neiges
du Kilimandjaro d’Henry King (1952), ou Les hommes
préfèrent les blondes d’Howard Hawks (1953). Il renoue avec la
comédie dans Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury
(1973), film dans lequel il interprète le rôle-titre ou dans
L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976). Il apparaît
également à la même époque dans un certain nombre de films
érotiques (voire pornographiques) : il compose ainsi un
personnage décalé dans La Bête de Walerian Borowczyk
(1975).
Il est au festival de Cannes 1977 avec La Communion
solennelle, le deuxième film de René Féret. Il obtient son
dernier grand rôle au cinéma dans l'unique film réalisé par le
comédien Paul Barge Le Paradis des riches en 1977.
Parallèlement, Marcel Dalio a mené une riche carrière théâtrale
dès les années 1920, et interprété notamment Les Tricheurs
de Steve Passeur, Les Temps difficiles d'Édouard Bourdet,
Tartuffe de Molière, La Cerisaie d'Anton Tchekhov
et Par-dessus bord de Michel Vinaver. On le voit aussi à
la télévision où il joue notamment Fagin dans Oliver Twist
(1962) de Jean-Paul Carrère, Les Compagnons d'Eleusis
(1974) de Claude Grinberg et La Famille Cigale (1977) de
Jean Pignol.
Jean Rochefort lui consacre, en 1974, le court-métrage T'es
fou Marcel.... Il publie lui-même un livre de souvenirs
recueillis par Jean-Pierre de Lucovich, Mes années folles,
en 1976, aux éditions Jean-Claude Lattès.
Vie privée
Marcel Dalio s'est marié trois fois :
le 8 février 1936 à Neuilly-sur-Seine avec Jany
Holt (Ecaterina Vladesco pour l'état civil); divorce prononcé le
10 juillet 1939 à Paris ;
le 30 octobre 1939 à Antony avec Madeleine
Lebeau ; divorce prononcé le 29 juillet 1943 à
Los Angeles ;
le 7 janvier 1981 à Los Angeles avec Madeleine
Prime.
Mort
Dalio est retrouvé mort dans son appartement au no 30
Avenue du Président-Kennedy dans le 16e arrondissement, le
19 novembre 1983, son décès ayant sans doute eu
lieu entre le 15 et le 18. Il est enterré au cimetière parisien de
Bagneux, dans la 106e division.