Soirée bien parisienne, cette nuit, à la salle de Théosophie du square Rapp, où le fakir Tahra bey présentait devant un parterre de médecins, de savants et de journalistes quelques-unes de ses plus fameuses expériences : rigidité cadavérique du corps, anesthésie volontaire absolue aux blessures, aux brûlures, avec cicatrisation rapide des plaies, sommeil léthargique avec enterrement, etc., etc.

Soirée mouvementée plutôt qu'émouvante, où la fumée de l'encens se mêlait au magnésium des photographes, où l'énervement des dames se heurtait au scepticisme des nombreux médecins présents.

Calme, le fakir à tête de Christ tendait ses bras aux épingles et aux poignards, se couchait sur la planche àclouset se laissait enterrer vivant, cependant que ses moindres gestes étaient aussitôt diversement commentés.

L'heure tardive à laquelle le fakir Tahra bey est sorti de son cercueil ne nous permet pas de commenter cette macabre cérémonie. Nous y reviendrons demain.

Article publié dans le journal ‘Le Figaro’ le jeudi 23 juillet 1925