
1/2Je ne te le fais pas dire J-M A...J'avais écrit ceci hier mais je serai sans doute obligé de le poster en 2 partis. Des hommes comme Pic de la Mirandole, au XVème siècle ou encore Montaigne au XVIème savaient à peu près tout ce qu'il était possible de savoir à leur époque et ils pouvaient volontiers se déclarer sceptiques. Il en fut de même pour Léonard de Vinci dans tant de domaines...Aujourd'hui, la complexité des savoirs savants, dans tous les domaines, est telle que même dans une seule discipline il est bon de se spécialiser pour être au top de la recherche et des pistes les plus prometteuses. Alors, comment se permettre d'avoir un avis autorisé en biologie cellulaire à tendance mol si on est plus ou moins psychologue ou enseignant, musicien dans un orchestre symphonique ou moniteur de ski ?
La seule solution rassurante est d'adhérer aux opinions globales de certaines chapelles et donc de choisir sa croyance. Si j'ai un problème relatif à la santé, je m'adresse à des médecins. Si je me pose des questions d'ordre philosophique (par exemple philosophie politique), je les adresse à des amis comme Marcel GAUCHET...Si je m'interroge sur la nature des mèmes, je lis d'abord Dawkins, Blackmore, Dennett, Bloom, Jouxtel et j'essaie de me faire une opinion (toute provisoire) que je mets prudemment sous le coude, sans dire que la mémétique qu'ils proposent est nulle et non avenue...Si je suis rempli de doutes au sujet de la nature exacte du réchauffement climatique actuel, j'essaie de confronter les résultats et les modèles du GIEC avec d'autres données et d'autres hypothèses afin de déterminer si réellement c'est la seule activité humaine (industrielle, agricole, transports) qui occasionne ce réchauffement et à raison de quel pourcentage.
Comme le dit Fabien, essayer de ridiculiser les croyances différentes n'est sans doute pas la bonne méthode. Bien sûr, il y a des charlatans qu'il faut démasquer, mais agir auprès de leurs victimes modestes au moyen du mépris, d'une certaine forme d'arrogance et de suffisance n'est pas la bonne méthode.
Il ne s'agit pas de déclarer qu'on a raison. Encore faudrait-il essayer de faire évoluer la naïveté humaine et cette tendance millénaire à la croyance aux mythes ou autres explications plus ou moins magiques ou surnaturelles… Une idée possible, celle de Pierre Lc9VY : développer l'intelligence collective au sein des réseaux sociaux et des institutions éducatives. Se déclarer sceptique scientifique, zététicien, bright ou membre d'une autre chapelle sceptique ne suffit pas. C'est à la base, dans l'éducation première, dans les familles à l'école qu'il faut développer ces réflexes, cet exercice permanent de la logique et de la raison (y compris par des séquences de philosophie chez les plus jeunes élèves i.e. questionnements sur les choses simples ou plus complexes de la vie et sur la causalité des phénomènes, comme tu le disais à OldCola J-M A dans le balado #25).
Là, je suis complètement d'accord avec ça. Mais pas pour en arriver à des postures intolérantes et suffisantes, à un mépris qui renforce les gens moqués dans leur croyance. (Par exemple comment on en est arrivés à cette force extraordinaire de l'interdiction formelle et hyper-sacrée de manger de la viande de porc chez les Juifs, puis transitivement chez les musulmans ? J'ai remonté le cours de cette histoire : c'est très édifiant !)
Parapsychologie - 05/04/2015 - GL69ZJbKj4II -