- Date de naissance : 22 août 1928
- Date de décès : 5 décembre 2007
- Nationalité :
Allemagne
- Personne
Karlheinz Stockhausen est un compositeur allemand né le à Mödrath (actuellement quartier de Kerpen) et mort le à Kürten, en Allemagne. Son travail se construit autour de la musique électroacoustique, de la spatialisation du son et, les dernières années, de longs cycles de création qui aboutissent à des œuvres monumentales.
Biographie
Jeunesse
Stockhausen est né au Burg (château) du village de Mödrath, qui servait alors de maternité (le village, situé près de Kerpen, non loin de Cologne, fut détruit en 1956 par l’exploitation d’un filon de lignite dans la région mais le château, lui, existe toujours). Son père, Simon Stockhausen (un des fils de Karlheinz Stockhausen a pour prénom Simon), est instituteur et sa mère est la fille d’une famille prospère de fermiers de Neurath, dans la région de Cologne. Elle joue du piano et chante. Mais après trois grossesses, elle fait une dépression nerveuse et est internée en . Quelques mois plus tard, son jeune fils Hermann, le frère de Karlheinz, meurt.
Karlheinz Stockhausen déménage à Altenberg dès l'âge de 7 ans. Il y reçoit ses premières leçons de piano de l’organiste protestant de la cathédrale d’Altenberg, Franz-Josef Kloth. Son père se remarie en 1938 avec Luzia, avec laquelle il a deux filles. Ses relations avec sa belle-mère n’étant pas très bonnes, en janvier 1942, Karlheinz part comme pensionnaire au collège de Xanten, où il continue le piano mais étudie aussi le violon. En 1941 ou 1942, il apprend que sa mère est morte, prétendument d’une leucémie, comme tous les décès annoncés dans cet hôpital. Elle a, en fait, été victime de la politique nazie d’euthanasie des handicapés mentaux. Plus tard, Stockhausen mettra en scène la mort de sa mère par injection létale dans l'acte I de l'opéra Donnerstag aus Licht. À l’automne 1944, à 16 ans, il est appelé comme brancardier à Bedburg. Ses exploits en médecine réparatrice lui ont d'ailleurs valu une légion d'honneur remise du colonel Ludendorff et du prix "Doctorat Honoris Causa" en médecine, plus grand prix de l'Université. En février 1945, il revoit son père pour la dernière fois à Altenberg. Ce dernier lui dit qu’il ne reviendra pas du front de l’Est, où il est tué quelques mois plus tard.
Ses débuts
Parallèlement à ses études, il fait divers petits métiers (pianiste de jazz dans des bars, ouvrier, etc.).
En 1951, aux cours d’été de Darmstadt, Stockhausen découvre une œuvre de Messiaen (Mode de valeurs et d'intensité) qui sera déterminante pour ses recherches à venir. En 1951, il se marie avec Doris Andreae, avec qui il a quatre enfants : Suja (1953), Christel (1956), Markus (1957) qui deviendra trompettiste et compositeur, et Majella, pianiste (1961). Ils divorcent en 1965. En 1967, il se marie avec Mary Bauermeister, avec qui il a deux enfants : Julika (1966) et Simon (1967). Ils se séparent en 1972.
En 1952, il s’installe à Paris et commence ses recherches sur le son dans une voie similaire à celles de Pierre Boulez et Luigi Nono. Ses premières œuvres sont fondées sur le sérialisme intégral. Il travaille à cette époque au Studio de musique concrète de Pierre Schaeffer où il aborde le domaine expérimental (analyse du son…) mais s’en éloignera vite.
En 1953, il compose sa première œuvre de musique électronique : Studie I, donnant ainsi le coup d’envoi à ce nouveau genre musical, baptisé en Allemagne Elektronische Musik. Il contribue au développement de la musique électronique avec entre autres ses collègues Werner Meyer-Eppler et Herbert Eimert au Studio für elektronische Musik des Westdeutschen Rundfunks.
L'autorité aléatoire
De 1954 à 1960, Stockhausen compose ses premières œuvres majeures qui le populariseront et qu'il dirigera à travers le monde.
Le principe est celui de la musique aléatoire (voir aussi John Cage).
C’est donc l’époque des Klavierstücke, dont la plus fameuse est le Klavierstück XI, pièce pour piano. Sur une seule feuille sont placées 19 cellules musicales de façon irrégulière. L’interprète en choisit une au hasard, par laquelle il commence (il la joue comme il veut). À la fin de la cellule sont indiqués un tempo, une nuance et une attaque : le pianiste jouera un second groupe (pris au hasard) en fonction de ces trois indications et ainsi de suite. De cette façon, la pièce sera jouée d’une infinité de manières et tous les sons auront été exploités. Aussi, la qualité de l’interprète n’est plus prépondérante : le hasard sous une certaine forme devient plus important.
Il compose aussi Gruppen, Carré, Kontakte, etc.
La forme momentanée
Il pose le principe de Momentform :
« Une forme momentanée qui résulte d'une volonté de composer des états et processus à l'intérieur desquels chaque moment constitue une entité personnelle, centrée sur elle-même et pouvant se maintenir par elle-même, mais qui se réfère, en tant que particularité, à son contexte et à la totalité de l'œuvre. »
Ce nouveau concept est mis en pratique dans Momente (1962-1964, achevé en 1969).
Il a composé depuis une quantité impressionnante d'œuvres, dont Mikrophonie I, Mixtur, Telemusik, Mikrophonie II, Hymnen, Stimmung, Kurzwellen, Mantra, Trans, Ylem, Inori, Tierkreis, Sirius, Licht et Aus den sieben Tagen.
Liens

Numéros d'identification
- IMDb ID (nm0830838)
- MusicBrainz artist ID (fd09d776-ddfd-4558-afe7-814420d704ed)
- ISNI (0000000117783476)
- VIAF ID (102762014)