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Robot16 ans avant Coluche, Pierre Dac, humoriste surréaliste, s'était lancé dans la course à l’Élysée

16 ans avant Coluche, Pierre Dac, humoriste surréaliste, s'était lancé dans la course à l’Élysée
Tisourcier, Public domain, commons.wikimedia.org


En 1980, Coluche faisait trembler la République avec sa candidature à l’élection présidentielle. Mais peu se souviennent qu’un autre trublion du rire, Pierre Dac, avait, 16 ans plus tôt, déjà tenté l'aventure. C’était en 1965. L’humoriste à la moustache en guidon de vélo avait alors créé le MOU, le Mouvement Ondulatoire Unifié, un parti farfelu, mais sa candidature fit trembler bien des certitudes.

Un parti qui ne manquait pas d’ondes

Lorsque Pierre Dac annonce sa candidature, la surprise est générale. Ce n’est pas un inconnu qui surgit des planches pour amuser la galerie politique : l’homme est une figure respectée du paysage humoristique français, artisan du « loufoque » et compagnon de Francis Blanche. Avec son parti, le MOU, il promet de gouverner selon « des principes ondulatoires susceptibles d’être redressés à tout moment ».

Le programme, bien sûr, est délirant. Mais derrière les jeux de mots et les slogans absurdes se cache une satire mordante du jeu politique. L’humoriste tourne en ridicule les promesses creuses, les alliances opportunistes, et les discours vides des professionnels de la politique. Le MOU propose par exemple d’instaurer la paix définitive entre les ascenseurs et les escaliers mécaniques, ou encore d’imposer la sieste obligatoire pour les membres du gouvernement.

Un canular qui devient sérieux

Ce qui devait n’être qu’une vaste plaisanterie devient peu à peu un phénomène. Les médias relaient la candidature avec amusement, mais le public y voit un souffle nouveau. Le ton est rafraîchissant, les critiques font mouche. À une époque où l’opposition est morcelée et le général de Gaulle solidement installé au pouvoir, la figure de Dac séduit. Certains sondages (non officiels) lui attribuent une popularité croissante, au point de faire vaciller l’image sérieuse des autres candidats.

En coulisse, la nervosité monte. Le risque d’un vote protestataire autour de Pierre Dac n’est plus à exclure. La classe politique commence à s’inquiéter d’un effet de contamination burlesque dans une élection jugée capitale.

L’appel du Général

C’est alors que le Général de Gaulle, informé de l’ampleur du phénomène, aurait personnellement demandé à Dac de se retirer. Ce dernier, qui avait combattu dans la Résistance et gardait un profond respect pour le chef de la France libre, choisit d’obtempérer. Par fidélité à celui qu’il appelait « le Grand Charles », et conscient des risques d’une candidature satirique en pleine guerre froide, Pierre Dac retire sa candidature dans la discrétion.

L’épisode du MOU est ainsi rangé au rayon des souvenirs drolatiques de la Ve République, mais il marque une étape importante : celle où l’humour flirte avec le pouvoir, où la satire devient instrument politique. En quelque sorte, il préfigure les happenings de Coluche, les coups de gueule de Guillon, les détournements d’un Stéphane Guillon ou les satires d’un Gaspard Proust.

L’héritage d’un précurseur

Pierre Dac n’a jamais cessé de manier la langue pour mieux désarmer l’absurde. En 1965, il prouvait qu’on pouvait rire de tout, même d’une campagne présidentielle, sans jamais être superficiel. Son retrait fut un geste de loyauté, mais son initiative demeure une leçon de liberté. Dans une époque de tensions politiques et de crispations idéologiques, il osa introduire une onde de dérision dans le plus solennel des rituels républicains.

Comme il le disait lui-même, « la vérité est au fond de la marmite, mais encore faut-il oser soulever le couvercle ». Pierre Dac l’a soulevé, avec panache.


Politique et Ecologie - 18 mai 2025 - Wakonda - CC BY 2.5 - Voir l'historique

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